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Nettoyage des gravures

Nota Bene

Nous croyons devoir ajouter à la notice ci-dessus le conseil d’éviter l’emploi du chlore et de donner la préférence à l’eau oxygénée, qui se prépare de nos jours d’une façon industrielle : dans le Calendrier intéressant de 1777 on lit : Les Estampes reviennent à la longue jaunes et rousses. La couleur jaune leur vient de ce qu’elles ont été imprimées avec de l’huile qui n’avait point été assez brûlée. Dans ce cas, l’huile coule à côté de la taille et jaunit le papier. La rousseur ne survient qu’au contact de l’air. La saison la plus favorable à la méthode des nettoyages que nous allons indiquer est le mois de juin, de juillet et août. Le soleil a plus d’ardeur et elle s’exécute plus promptement.

On dresse une table au soleil. Puis on garnit deux des côtés avec de petits clous auxquels on attache des fils, qui passent sur le plan de la table. On la recouvre de papier et sur ce papier on place les estampes qu’on veut nettoyer. Dans cette disposition elles sont retenues par les fils posés en travers, en sorte que le vent ne peut les enlever. On verse alors sur ces estampes de l’eau bouillante, ayant soin de la répandre également sur toute l’étendue de leur surface. Exposées au soleil, ces estampes se sèchent. Il y a quelques parties qui se recoquillent, les plus élevées se sèchent plus vite, mais on a une éponge fine et on se sert de l’eau, dont les creux de l’estampe sont remplis, pour en mouiller les endroits qui sèchent.

Lorsqu’on a versé trois ou quatre fois de l’eau bouillante sur les estampes, on voit la couleur jaune ou rousse s’étendre sur le papier mais on la verra disparaître par la suite. Cette première opération faite, on renferme ces estampes dans un vaisseau de bois capable de contenir la plus grande des estampes qu’on nettoie. On verse après de l’eau bouillante par-dessus et on couvre le vaisseau avec du linge ou quelque étoffe pour concentrer la chaleur. Au bout de cinq ou six heures, la rouille, qui recouvre les estampes, se détache et se dissout dans l’eau.

On doit avoir soin, avant de verser cette dernière eau, de mettre sur ces estampes une feuille ou deux de papier fort, afin que l’eau qu’on jette sur les estampes déjà mouillées ne les déchire pas. On les retire de l’eau et on les suspend au soleil pour égoutter. Lorsqu’elles sont à moitié sèches, on les retire et on les étend, avec adresse, entre deux cartons sur lesquels on met un certain poids. Elles achèvent de se sécher insensiblement sans prendre de faux plis et sans se recoquiller.

Ordinairement, après cette opération, les estampes ont repris leur première blancheur; il faut qu’elles soient bien rousses et bien jaunes pour qu’on soit obligé de répéter la même opération. Si l’estampe était tachée avec l’huile dont les peintres se servent, cette tache serait fort tenace, surtout si elle était invétérée. On parviendrait cependant à l’enlever en réitérant la même opération pendant sept ou huit jours de suite, mais il serait bon de ne point exposer le côté gravé de l’estampe à l’ardeur du soleil. Il pourrait enlever la fleur.

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