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Nettoyage des gravures

Selon nous, la détérioration des gravures provient principalement de deux causes, les unes naturelles, les autres accidentelles.

Parmi les causes naturelles produites directement sur le papier et sur l’encre d’imprimerie, nous signalerons au nombre des principaux agents destructeurs la lumière, l’air, l’humidité, la poussière, la fumée, etc.

Les causes accidentelles, plus nombreuses et plus redoutables que les premières, sont : les taches d’encre, d’huile, de graisse, de sang, de tabac, de rouille, de mouches, de boue, etc., sans compter l’usure, les déchirures et les froissements provenant du manque de soins.

Chacun de ces accidents possède ses diagnostics : aussi, les connaissant, est-il facile d’y remédier.

Les causes naturelles

Lumière et air

La lumière et l’air, que reçoit sans discontinuer une gravure, altèrent, avec le temps la blancheur du papier qu’ils jaunissent, et diminuent l’intensité, la profondeur de ses noirs, ce qui la rend terne, grise et sans vigueur, la privant ainsi de tout effet artistique. Il en est de même des verres fendus; car l’air pénétrant par la fente finit, à la longue, par former une ligne noire et rousse partageant pour ainsi dire la gravure en deux parties. On obvie à ces accidents en lavant la gravure à l’eau bouillante, puis en la faisant sécher en plein soleil. Le papier dégage dans l’eau la teinte rousse et sale qui le recouvrait et reprend sa première blancheur.

Le contraste entre les blancs et les noirs forme une opposition tranchée qui fait paraître ces derniers plus vigoureux.

Humidité

L’humidité terrible dans ses effets, produit une foule de taches, variant d’aspect et de nature, suivant les différentes causes qui la font naître et la composition de la pâte des papiers sur lesquels elle agit. Les taches d’humidité les plus fréquentes sont les piqûres ou points blancs disséminés sur toute la gravure : on en vient facilement à bout par un frottis de mie de pain.

Si la tache d’humidité a formé une auréole en s’étendant sur le papier, si elle a, par son séjour prolongé, donné naissance à toute une couche de végétation verdâtre, parsemée de points noirs, ou bien encore, (comme cela se voit souvent sur les angles du papier), l’humidité y a laissé des lignes ou stries roussâtres en zones ondulées, il faut alors recourir à une médication plus énergique, car le mal ne réside plus alors seulement à la superficie du papier, mais il a pénétré dans l’intérieur de sa pâte, et il faut l’en déloger à tout prix.

Après un premier lavage à l’eau bouillante, on procède à un second, avec une eau fortement mélangée de chlorure de chaux (NDLR : de nos jours chlorure de calcium). (On peut sans inconvénient prolonger le séjour dans ce bain). Après le séchage, on renforce le papier que l’humidité a décomposé en y collant, sur son envers, un papier fort mince lui servant de support.

Si, par hasard, la tache ne disparaissait pas complètement au bout de quelques heures (car ces taches sont quelquefois très tenaces à enlever), il faut renouveler l’opération.

Poussière et boue

La poussière et la boue s’enlèvent facilement soit en époussetant la gravure, soit en la frottant avec de la mie de pain, mais cela d’une façon très légère pour ne pas en altérer les noirs.

Teinte rousse

La teinte rousse, occasionnée par la fumée, s’enlève complètement par un simple lavage à l’eau bouillante. Pour les gravures trop enfumées, on ajoute à l’eau bouillante un peu de chlore.

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