DENON – L’ABBÉ ZANI

5 000,00

Eau forte terminé à la pointe
gravure originale
par Vivant DENON
1799

RARISSIME

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UGS : WP-COLL-036 Catégories : , , Étiquette :

Description

L’ABBÉ ZANI
faisant dans le Cabinet National des estampes de Paris, l’intéressante découverte d’une grande-
vue de Maso Finiguerra dont on ne connoit pas encore une seconde épreuve et la seule
peut-être qui existe : elle représente l’Assomption ou le couronnement de la Vierge.
Cette planche en argent qui fut dorée, émaillée et niellée en 1452 par Maso Finiguerra
lui-même, pour servir de Paix ou Patène, appartient à l’Eglise de St Jean de Florence, et le 
souffre qui en a été tiré, se voit dans la même ville chez Mr le Conseiller Serrati.
Eau forte terminé à la pointe dans l’ombre du fond, le visage et les demi-teintes du manteau de l’abbé;
fond de couleur donné par une planche supplémentaire.
gravure originale de Dominique Vivant DENON (Chalon-sur-Saône 1747 – Paris 1825)
Impression en plusieurs tons aux repérages
À Paris en 1799
Barraud 209
IFF 341

RARISSIME

Epreuve : 207 x 138 mm
Coupée au coup de planche

Notice IFF :

C’est en 1797 que l’abbé Zani trouva dans un volume des « Vieux
Maîtres de Marolles », une épr. sur papier de la fameuse « Paix » de Mass
Finiguerra. Cette découverte excita un véritable enthousiasme : on
considérait cette épr. comme le premier spécimen à date connue
(1452) de l’impression d’une taille-douce. Jean Duchesne, le futur
conservateur, qui à ce moment était au Cabinet des Estampes depuis
deux ans, nous a laissé le récit de la trouvaille : « L’abbé Zani nous
apprend dans son ouvrage (Materiali per service alla stria, p. 48)
qu’il vit cette pièce intéressante à la fin de 1797 et peu de jours après
son arrivée à la Bibliothèque; mais dans ce moment il ne fit part à
personne de cette découverte, et se contenta de me dire qu’il avait
trouvé des trésors qui causeraient bien de l’étonnement lorsque son
ouvrage paraîtrait. Ce n’est qu’au mois de mars 1798, après avoir vu
chez M. Albert le dessin de la Paix envoyée par Gaburri à Mariette,
que ne conservant plus aucun doute sur l’authenticité de notre
épreuve, il prit le parti de faire connaître l’importante découverte
qu’il avait faite… Il serait difficile de peindre la joie de l’estimable
abbé Zani au moment où, ayant acquis la certitude de sa découverte,
il s’empressa de nous en faire part. Cet excellent homme était telle-
ment sourd, qu’il entendait à peine les complimens qu’on lui faisait
sur l’importance de la pièce, qu’il avait reconnue comme une épreuve
tirée par Maso Finiguerra, d’après une planche gravée par lui. Parlant
très-mal le français, il s’exprimait avec beaucoup de difficulté, et
cherchant alors à se faire mieux comprendre, il parlait italien; puis,
pour s’expliquer mieux encore, il se servait de phrases latines que sa
prononciation rendait difficiles à entendre, et d’expressions
techniques, dont quelquefois nous ne pouvions sentir la justesse;
employant sans cesse les mots « nielle, niellera, niellatore », dont le sens
ne nous était pas connu; le tout entremêlé d’exclamations joyeuses…
L’agitation dans laquelle était l’abbé Zani devait paraître d’autant
plus singulière, que depuis six mois qu’il venait tous les jours travailler
à la même place, il avait été facile de remarquer que son infirmité
le rendait semblable à un terme et l’empêchait de prendre part à rien
de ce qui se passait autour de lui. Très jeune à cette époque, et ne
pouvant attacher à cette intéressante découverte autant d’impor-
tance que notre savant amateur, je n’oublierai jamais cependant la
scène singulière que produisit l’état d’enthousiasme où se trouvait ce
digne abbé Zani; elle m’a frappé si fortement, qu’après plus de vingt-
cinq ans, elle est encore parfaitement présente à mon esprit ». (Essai
sur les nielles, 1826, p.56-58).