GAUCHER – HOMMAGES RENDUS À VOLTAIRE

150,00

Par GAUCHER
d’après MOREAU le Jeune
1791

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Description

Hommages rendus à Voltaire
au Théâtre Français (salle des machines aux Tuileries) le 30 mars 1778 après la Sixième représentation d’Irène
Gravé par Charles-Étienne GAUCHER (Paris 1740 ou 1741 – Paris 1804)
d’après Jean-Michel MOREAU dit MOREAU le Jeune (Paris 1741 – Paris 1814)
État après la translation des cendres de Voltaire (1791)
Inventaire du Fonds Français 154
Béraldi 18

Épreuve :210 x 270 mm
Coupée au trait carré
sans la tablette « Persécuté par le despotisme et la superstition… »
ni le nom des artistes et l’adresse de l’éditeur.

Description de l’Inventaire du Fonds Français :

Le patriarche de Ferney assiste à la scène dans l’avant-scène des Secondes (spécialement réservée aux gentilshommes de la Chambre) entre la Marquise de Villette et Mme Denis, sa nièce.
Grimm, témoin oculaire, donne le récit de cette soirée du 30 mars 1778, dont Voltaire fut le triomphateur déjà moribond. Voici le récit de la scène reproduite par l’estampe de Gaucher : « La toile baissée, raconte Grimm, les cris, les applaudissements se sont renouvelés avec plus de vivacité que jamais. L’Illustre vieillard s’est levé pour remercier le public et l’instant d’après on a vu sur un piédestal, au milieu du théâtre, le buste de ce grand homme, tous les acteurs, toutes les actrices rangés en contre autour du buste, des guirlandes et des couronnes à la main, et tout le public qui se trouvait dans les coulisses, derrière eux… Le nom de Voltaire a retenti de toutes parts avec des acclamations, des tressaillements, des cris de joie, de reconnaissance et d’admiration. C’est Brizzard qui a posé la première couronne sur le buste, les autres acteurs ont suivi son exemple et après l’avoir ainsi couvert de lauriers, Mme Vestris s’est avancée sur le bord de la scène pour adresser au dieu même de la fête ces vers que M. de Saint-Marc venait de faire sur le champ :
Aux yeux de Paris enchanté,
Reçois en ce jour un hommage,
Que confirmera d’âge en âge
La sévère postérité.
Non, tu n’as pas besoin d’atteindre au noir rivage,
Pour jouir des honneurs de l’immortalité,
Voltaire, reçois la couronne
Que l’on vient de te présenter ;
Il est beau de la mériter,
Quand c’est la France qui la donne ! (source)

De 1770 à 1782, la Comédie-Française donnait ses représentations dans la Salle des Machines aux Tuileries. C’est donc dans cette salle qu’eut lieu en 1778, le Couronnement de Voltaire. Plus tard, la Convention y siégea du 10 mai 1793 au 26 octobre 1795.
Rappelons que les appellations « côté cour » et « côté jardin », usitées dans les théâtres de France pour désigner le côté gauche et le côté droit de la scène, viennent de la Salle des Machines qui étaient orientée entre la Cour du Carrousel et le jardin des Tuileries.

Béraldi précise :

Ces vers sont couverts d’applaudissements et on les fait répéter à Madame Vestris. Enfin Voltaire, attendri par tous ces témoignages d’admiration et semblant succomber sous le poids des lauriers dont on le charge, plus encore que sous celui des ans, sort du spectacle, porté, pour ainsi dire, sur les bras des femmes rangées sur son passage.
C’est l’œuvre capitale de Gaucher.